"Vanité des vanités, tout est vanité "

L'Ecclésiaste

 

Une graine de réflexion autour de la marseillaise ... courrier adressé à qui de droit

Madame, Monsieur
Je m’adresse à vous au sujet de notre hymne national. Oui réunir les consciences autour d’un hymne national, le faire apprendre aux enfants est louable et bénéfique pour développer un sentiment national qui rassemble. Mais de quel hymne parle-t-on ? Pouvons-nous honnêtement apprécier celui qui est le nôtre et s’y identifier encore, 225 ans après sa création. Cet hymne a eu son utilité, sa force mais désormais il a vécu. Le changer n’est pas le rejeter mais le remettre au passé auquel maintenant il appartient. Il est temps désormais d’en créer un nouveau, qui donnerait un élan neuf, porteur de sens pour les jeunes générations. Le Président de la République peut en être l’initiateur et nous avons suffisamment de poètes, de génies, d’âmes éveillées que vous connaissez et côtoyez pour lancer cet appel.
Oui il serait vraiment enthousiasmant d’avoir un hymne évoquant les qualités de dignité, d’équité, de force, de courage, de responsabilité, de liberté, de fraternité, d’amour, de beauté. Un hymne qui inciterait à s’unir pour promouvoir une nation apaisée, responsable. Un hymne qui ferait siennes les valeurs de générosité, de partage, d’entre aide, de sincérité, de dévouement, de participation à la vie collective...Avec un tel hymne quelle nation différente nous pourrions espérer !
Le langage symbolique est le plus ancien des langages humains, le plus universel. Offrir un chant qui soit un langage du cœur, faire appel à l’intelligence du cœur, est non seulement possible mais également souhaitable, il suffirait de le décider ; comme tout ce qui a trait aux rites et rituels, l’hymne national, symbole d’unité nationale, touche à notre imaginaire, et, il a un véritable pouvoir de transformation intérieure et extérieure. Nous le savons, comme tout symbole cela parle aux cœurs de ceux qui le chantent, résonne et vibre dans l’espace, c’est d’ailleurs bien là sa raison d’être. Ce rite rassemble, unit, aussi combien louable cela serait de lui accorder toute l’importance qu’il a en le renouvelant pour qu’il soit riche de sens, porteur d’un souffle d’espérance pour un avenir lumineux.
Comme il serait aussi plus satisfaisant pour les professeurs des écoles, de parler de qualités humaines plutôt que d’expliquer ce que signifie «égorger» ou «le sang qui abreuve les sillons» ! Car en ces temps bouleversés, ces mots peuvent facilement faire cheminer l’esprit vers la xénophobie, la haine, le racisme, l’ostracisme et la discrimination. Ne serait-il pas préférable au lieu d’entonner ce chant guerrier lors de rencontres sportives, festives de faire appel aux hauts sentiments d’union des peuples, de paix, de fraternité, de dignité, d’unité, de rassemblement.
Des Hommes comme Ghandi, Nelson Mandela, Martin Luther King, le Dalaï Lama, ... sont en la matière des sources d’inspiration bénéfique : ces hommes qui ont changé le destin de leur pays nous convient à développer un esprit ouvert, une humanité partagée, à faire preuve de sagesse. Vous le savez de par votre culture, nous le savons de par l’avancée des sciences, que l’impact des mots est loin d’être neutre mais, bien au contraire, imprègne jusqu’aux cellules de notre corps. Ne serait-il pas tout simplement dommage de ne pas se donner les moyens de diffuser une force positive de Vie.
Je laisse, Madame, Monsieur cette proposition à votre réflexion. Je suis convaincue que cette idée est partagée par beaucoup de nos concitoyens qui auraient à cœur d’entonner un chant aux accents ressourçants.

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en toute ma respectueuse considération.