"L'égoïsme est une addiction dont on peut s'émanciper""

auteur inconnu

 

Renforcer l’Externe Protéger l’Interne
Les énergies du Métal : renforcer l’énergie en Automne pour affronter l’Hiver 

Le caractère Jin : métal
A l’origine le caractère Jin (métal) représente une montagne dans laquelle sont creusées des galeries afin d’en extraire le minerai de métal.
Il est donc question d’un contenant et d’un contenu. Et le Métal s’apparente donc directement, suivant la tradition énergétique la plus classique, au minerai, donc au minéral et au cristallin, donc, en quelque sorte au cristal comme le quartz que les «anciens» considéraient comme de la glace (eau) solidifiée.
Lorsqu’il est question de Métal (avec la majuscule puisqu’il s’agit là de la traduction d’un caractère représentant un symbole, ou synthème) il ne faut donc pas se limiter au fer, à l’acier et moins encore à la lame d’un opinel !
Pour les «anciens» chinois les «Wu Jin» (cinq métaux) étaient représentés par l’or, l’argent, le cuivre, le fer et l’étain. L’or correspond au Feu, l’argent à l’Eau, l’étain au Bois, le fer au Métal et le cuivre à la Terre. Or et Argent représentent, comme le Dragon et le Tigre, deux symboles alchimiques liés au Yang (masculin) et au Yin (féminin). Mais le métal directement lié au processus alchimique de transformation (Yi) et de transmutation (Hua) est le mercure, considéré en Occident comme le «vif argent» et issu du minerai, ou sulfure, de mercure est le cinabre (Dantian)

Le caractère Dan (Tan) : cinabre (cinnabar ou sulfure minerai de mercure)
En effet c’est grâce au cinabre, puis au mercure, que les alchimistes taoïstes, les premiers, furent en mesure d’extraire l’or du minerai et, donc, d’en produire de plus importantes quantités que l’orpaillage (récolte des paillettes et des pépites) qui était jusque là le seul moyen connu de produire ce métal précieux.
Ce procédé passa de Chine vers l’Empire des Steppes puis, grâce à la route de la soie, gagna l’Orient et le moyen-Orient où il fit des adeptes au sein des «Alchymistes»arabes. Le terme alchimie, lui même, provient de l’arabe Al-Kemia «Esprit de la chimie» et est proche de algèbre ou Al-Chibra «Esprit du Chiffre» (lorsque le chiffre devient lettre), de alcool ou Al-Kohol «Esprit du Subtil» proche de alcali.

Le procédé fut-semble-t-il transmis aux Occidentaux par les Templiers au retour des croisades, ce qui explique la richesse du Temple qui produisit alors or et alcool en grande quantités. Le procédé concernant la distillation de l’Alcool fut revendu par ces mêmes templiers à la Faculté de Médecine de Montpellier et à plusieurs ordres monastiques qui produirent des alcoolats médicinaux fort recherchés (chartreuse...). Par la suite des alchimistes comme Nicolas Flamel (qui offrit au Roi de France pour la bonne Ville de Paris l’Hôpital des Quinze Vingt (trois cents lits !) ) puis Geoffroy de Peyrac et Martine de Beausoleil (popularisée au cinéma comme la «Marquise des Anges») redécouvriront ce procédé qui leur permit de produire de l’or à partir de minerai, procédé alors inconnu.


La fameuse «pierre philosophale» était donc, plus que probablement, ce fameux cinabre et son dérivé le vif argent, ou mercure. Mais ne le répétez pas cela risquerait de décevoir les adeptes du Mystère ! Elle ne porta pas chance ni au Templiers, ni à Martine de Beausoleil et à son compagnon d’infortune qui finirent sur le bûcher après qu’on ait, vainement, tenté de leur extirper leur secret sous la torture. Il faut dire qu’ils avaient invité le Grand Argentier du Roy à partager un repas qui fut servi dans de la vaisselle d’or, ce qui n’est pas très malin. Nicolas Flamel eut plus de chance car il sut se concilier les faveurs du Roi en finançant un projet qui tenait à coeur à celui-ci : offrir à la ville de Paris un hôpital digne du royaume de France. En fait Nicolas Flamel offrira au Roi les moyens de créé 14 hôpitaux et 3 chapelles. Ce qui représente une belle fortune pour un simple boutiquier de quartier !
Ce procédé, né en chine vers le deuxième siècle de notre ère est toujours employé, malheureusement, par les garimperos qui extraient l’or de l’Amazonie, polluant le fleuve et la forêt avec les rejets mercuriels.
Cela incite à penser que lorsqu’une pratique d’initiés tombe dans le vulgaire elle peut se révéler particulièrement dangereuse. C’est pourquoi on comprend que les alchimistes adeptes du Grand Oeuvre aient préféré dissimuler leurs recherches sous un fatras de galimatias inaccessible au commun des mortels ! C’est l’art de noyer le poisson.

Et c’est pourquoi les Sages Chinois préféraient transmettre les recettes d’Alchimie Interne (Nei Dan) que des procédés technologiques dont l’être vulgaire (Xiao Ren) ferait mauvais usage. L’exemple de la poudre et de la boussole, inventions alchimiques chinoises, sont assez significatifs. Originellement la boussole permettait d’orienter le «laboratoire» (où oeuvre le «laboureur») afin d’obtenir de meilleurs résultats sur des essais très sensibles aux variations electro-magnétiques considérées comme «perturbatrices» par l’antique science du Feng Shui. Elle était constituée d’une cuillère en magnétite, représentant la forme du «boisseau» (Deou ou Teou), donc de la Grande Ourse et dont la queue se tournait vers le sud lorsqu’elle était placée sur une planche en bois flottant sur l’eau. Cette dernière étoile, située au bout de la queue du boisseau se nomme Alkaid ou «Esprit du Chef». Symboliquement c’est elle qui «ouvre la voie vers le Sud» et qui, en quelque sorte s’oppose à Duhbe, l’étoile qui désigne la polaire, donc le Nord. Duhbe provient de l’arabe Al-Dub qui signifie l’Ours, étoile qui a donné son nom à la «Grande Ourse» (arcturus; arz). Az-zarh-ad-dub-al-akbar signifie, toujours en arabe «le retour du Roi (grand) Ours».

Mais revenons au Métal de la tradition chinoise.Les textes classiques quelque peu décryptés (Jacques Lavier...) nous apprennent qu’il est également relié à l’oxygène (rouille, oxydation, oxyde) donc à la capacité de réduction nécessaire aux transformations de l’air et des aliments dans le corps.

La présence de cet élément peut sembler étrange au regard des éléments platoniciens (feu, eau, air, terre) connus en occident et en orient. Mais il a été récemment mis en évidence que le coeur de la terre est constitué d’une boule de métal en fusion, ce qui explique, notamment, les fameuses ondes électro-magnétiques ressenties par la boussole et qui ont une grande importance tant dans le Feng Shui (géobiologie chinoise classique) qu’en alchimie ou dans les pratiques énergétiques comme le Tao-Yin (Daoyin ou Do In) où l’orientation de la pratique est traditionnellement recherchée.

Le Métal, dans cette compréhension spécifique liée à une tradition plus que millénaire, et qui ne doit rien à la science actuelle ou au «New-Age», ce qui revient à peu près au même par ailleurs, représente à la fois le coeur, donc l’interne, profond de la planète de par cette masse de fer en fusion, la substance même de la planète de par la composition principale de l’écorce terrestre composée de quartz (près de 80% sous ses diverses formes) et des roches cristallines ou métamorphiques, ainsi que ce qui la protège en externe par la composition principale de l’athmosphère. Le métal contient donc à la fois l’origine profonde des choses terrestres ainsi que ce qui protège en interne par la concentration dans l’unité, et également ce qui se sépare dans la multiplicité en externe. Ce qui se résume par la formule suivante «le métal réunit l’unité et sépare la multitude»(Jin he yi kai wan). Il est donc considéré comme renforçant l’interne et protégeant l’externe. Il est particulièrement lié au travail du souffle (littéralement Qigong) et au renforcement de l’énergie protectrice externe (Waiqi).Il est rattaché à la couleur blanche (Bai) et plus particulièrement le blanc nacré (qui est celui des fasciae et de certains organes) à la saveur âcre (piquante en excès) à l’odeur d’oxydé (comme celle de la choucroute, des produits lacto-fermentés) et dirige son influence sur les Poumons et le Gros Intestin. Il est mis en rapport avec le Po (entité sensitive, souffle essentiel qui anime l’être humain ; Selon le Dictionnaire Couvreur «principe vital qui anime le corps, ne le quitte jamais et demeure avec lui dans la tombe. Le Po est la partie la plus noble de la substance matérielle de l’homme» (caractère Ricci 4148).

Concernant les pratiques zoomorphes, donc liées à l’imitation de mouvements des animaux, en Externe (Kung-Fu Wushu) le Métal correspond à un échassier blanc (Bai Re) qui peut, suivant les régions, correspondre au héron, à la grue blanche ou grue cendrée à aigrette (grue à tête rouge dite Dan Re -littéralement échassier-cinabre-) mais aussi, dans le nord de la Chine à l’oie sauvage. En fait, par comparaison, la pratique de cet échassier, suivant le Yijing «image lointaine de la force et de la beauté», pourrait correspondre en Alsace à la cigogne, dans le delta du Rhône au flamand, dans les pays du centre au héron cendré.Il convient donc de ne pas se bloquer sur une image trop particulière mais de savoir adapter la pratique au lieu et au moment présent. Et non de se contenter d’une copie ou, pire encore, de faire d’une erreur de traduction parole d’évangile. Pour l’Interne, comme dans le Tao-Yin et l’Alchimie Interne (Nei Dan) le Métal correspond, par contre, au «Tigre Blanc» (Bai Hu) que l’on retrouve dans le symbolisme du Feng Shui et qui, alors, désigne l’Ouest ou l’Occident. C’est pour cette raison que l’on retrouve dans l’école très classique du Hung Gar (Hongjia), donc en «Externe» (Waijia) une «Forme du Tigre et de la Grue (ou héron !)» (Fu Hok Sheun Yin Chuan ou Hu Re Chuang Xin Quan) qui, au delà de son but «martial», représente une forme de «Qigong» exceptionnelle permettant de concilier l’énergie du Bois (Printemps) et du Métal (Automne). L’Externe possède aussi un avantage c’est d’aider à mieux renforcer la protection vis à vis d’agressions extérieures et de particulièrement renforcer le Weiqi (énergie protectrice). Il ne s’agit pas de rêver à une quelconque invincibilité produite par un hypothétique «manteau de fer» car, historiquement, on sait que cela ne fonctionne pas. En 1900 les «Boxeurs» ou adeptes du «Poing de la Justice et de la Concorde» (Yi He Quan) furent persuadés de cette invincibilité et furent massacrés par les Occidentaux et leurs armes à feu. Et pourtant ils s’entrainaient comme des fanatiques sous la direction des Maîtres les plus réputés mais aussi les plus inconcients. Il convient donc de savoir séparer le possible et le légendaire. Sur un autre plan, cette énergie du Métal a toujours été utilisée rituellement à des fins de purification des lieux où elle précède l’énergie du Feu. L’acupuncture elle-même se nomme, en Chine Zhenjiu, ce qui signifie «aiguille et moxa» et, par entension «Métal et Feu». Se faire soigner par le Métal et par le Feu ne correspond pas forcément à l’image occidentale d’une «médecine douce» ! Les pratiques concernant cette énergie du métal ne sont donc pas nécessairement «angéliques» comme on le croit malheureusement trop souvent en confondant techniques énergétiques de santé et gymnastique douce comme on confond généralement la méditation avec la sieste et la tradition avec le «New-Age».

L’énergie du métal, qui correspond à l’automne mais aussi à la soirée dans la journée et dans l’âge s’utilise, comme les autres Eléments par ailleurs, dans un cycle comprenant :
-> La purification (protéger l’énergie de l’organe et de sa fonction)
-> Le renforcement (renforcer l’énergie organe/viscère)
-> La circulation(transférer l’énergie de l’organe vers le viscère)
-> La transformation (Terre vers Métal puis Métal vers Eau)
-> La protection (se défendre contre des agressions externes)
-> Les utilisations pratiques (acupuncture, taijiquan, Xingyiquan, Waijia, diététique ou Yinshi)

De fait il convient d’utiliser non seulement des «postures» mais également des «mouvements» ainsi que des «enchaînements» liés à des sons, des images, des dispositions mentales ou expressions corporelles et sensitives. Le Métal et son énergie est indispensable car il permet simplement la mise en relation de l’eau et du feu à travers, par exemple, du 50e hexagramme du Yijing, le chaudron (Ting).Il représente également l’axe de l’équilibre horizontal (Bois Métal) en complément de l’axe vertical (Eau Feu) et, dans ce cas, est considéré comme Yin tempéré (Shao Yin), donc comme simplement Yin alors que l’Eau est Yin redoublé ou Yin extrême (Grand Yin ou Tai Yin). Il convient de rappeler que Tai signifie bien extrême alors que Da (Ta) signifie simplement grand. Le métal représente donc à la fois la manifestation (réunir l’unité) et la désorganisation (séparer la multitude) ce qui explique, notamment, qu’en énergétique appliquée à la nutrition (Yinshi), en interne le métal contracte (le piment ingéré contracte les sphincters) alors qu’en externe le métal dilate (l’huile de piment utilisée en massage provoque une dilatation, une rubéfaction). La pratique des formes de Métal est donc à l’énergétique de prévention et de thérapie ce que l’aiguille est à la médecine chinoise classique : un moyen très efficace d’action sur la structure corporelle, sur le souffle et sur l’esprit. Il serait dommage de négliger ce fait. En un mot comme en cent «Renforcer l’externe pour protéger l’interne» c’est prévenir plutôt que de guérir.Et il vaut mieux rester empiriquement en bonne santé que de se faire scientifiquement soigner !

source : http://www.tao-yin.com/tao-yin/stage_energie_metal.htm