guillemetsLa plus grande joie est d'habiter en soi.guillemets
Goethe

 

Le sens de la vie

pour mieux traverser l’épreuve de la perte d’un être cher

Extrait du livre de Patricia Darré, «N’ayez pas peur de la vie»

Patricia Darré partage les enseignements de son expérience de médium -intermédiaire entre l’au-delà et notre dimension- auteure de 4 livres sur ce thème, elle est journaliste à Radio France.

«Il est une épreuve particulièrement difficile à gérer qui est celle du deuil. Notre propre mort et celle de nos proches est quelque chose d’inévitable, nous le savons, nous savons qu’aucun homme n’a résisté au temps, et à l’usure du corps. Nous savons qu’il est possible pour chacun d’entre nous de mourir à tout moment, cela fait parti des probabilités de notre existence et pourtant, quand cela touche un de nos proches, nous n’arrivons pas à l’accepter et nous sommes brisés chaque fois. Il est tout à fait normal d’être sous le choc et dans une grande tristesse pendant un certain temps mais il arrive un moment où il devient possible de relever la tête de commencer la cicatrisation de notre âme et de faire le point sur notre nouvelle situation sans l’autre. Il faut alors garder à l’esprit qu’il y a dans toute cette histoire une notion de destin et de destinée de chacun. Nous naissons seuls et mourrons seuls. Entre le moment de notre naissance et celui de notre mort, nous sommes accompagnés par des gens que nous aimons, que nous choisissons, que l’on rencontre, avec qui nous partageons des expériences et puis que l’on quitte. Ce n’est qu’un accompagnement. Nous sommes dans une aventure personnelle, accompagnée, mais personnelle. Mêmes les plus belles rencontres, les plus belles fusions dans une vie sont des accompagnements car la mort finit toujours par nous séparer quoi qu’il arrive.

Nous sommes venus pour grandir et évoluer avant toute chose et si nos expériences de partage avec les autres font parties de ce processus, il n’en reste pas moins que chacun a sa route a mener et reste donc responsable de sa construction personnelle. Il était prévu que l’on se croise et que l’on fasse un bout de chemin ensemble, tout comme il était prévu que l’autre partirait le premier pour continuer son évolution ailleurs. C’est son histoire et son destin, il n’y a donc pas à se sentir coupable puisque c’est ce qu’il avait décidé au préalable. Ici sur Terre, on peut avoir le sentiment que cette mort est injuste, cruelle, que l’on nous retire tout ce qui comptait pour nous , mais en vérité il ne nous appartient pas de connaître la logique qui sous-tend l’évolution de chacun permettant d’expliquer pourquoi l’un reste et l’autre part. Sûrement le saurons-nous quand nous serons nous-mêmes de l’autre côté. Les défunts savent pourquoi ils sont morts, d’ailleurs quand on communique avec eux , ils nous disent «c’était prévu ainsi, ne te soucie pas de cela», il faut donc se dire «je ne suis pas coupable de son destin, c’est lui qui l’a écrit et il ne l’a pas fait pour embêter, il a décidé de partir parce que telle était sa destinée et qu’elle devait prendre une autre direction. En partant il m’offre des opportunités nouvelles à vivre.»

En effet si nous sommes restés, c’est qu’il y a une raison et celle-ci est en lien avec notre histoire et notre évolution personnelle. C’est une expérience que nous avons choisie de vivre au préalable car elle allait nous permettre de grandir, de devenir un peu plus nous-mêmes, de nous transcender, être plus fort. Une fois la période de deuil passée, il est donc important de se dire que le départ de l’autre n’a pas pour but de nous faire souffrir indéfiniment et d’entretenir une culpabilité, une tristesse paralysante. Ce n’est pas en étant prisonnier dans la souffrance, en refusant d’exister que l’on reste fidèle à l’autre, bien au contraire. Si on s’enlise dans cet état d’esprit, c’est que nous avons eu tendance à nous en remettre totalement à l’autre pour ce qui est de notre existence, qu’une dépendance excessive s’était instaurée et que nous avons omis de nous poser les vraies questions sur le sens de notre vie, sur ce que nous sommes venus accomplir personnellement indépendamment de celui qui est parti ou de notre entourage.

Il est donc très important de se demander «à quoi rime mon existence ?», «qu’est-ce que je suis venu(e) faire ici ?», «quel est mon chemin ?». Nous avons choisi de nous incarner et nous ne sommes pas venus par hasard. Après chaque épreuve que l’on vit, il y a un nouveau chemin qui se dessine et qui est adapté à ce que nous sommes. Que ce soit la mort de l’autre, la dépression, un accident, etc... il y aura toujours un événement qui nous ramènera à cette question fondamentale un jour ou l’autre. C’est une question qu’il faut se poser très souvent dans sa vie y compris lorsque tout va bien et que l’on est heureux. Quand on vit un deuil, il faut donc se dire «qu’est-ce que la mort de ce proche peut m’ apprendre sur moi et ma propre destinée ? en quoi cela peut-il m ‘aider à avancer ?». Il faut commencer par se poser la question pour obtenir une réponse et la réponse va venir par bribes, par étapes, avec une main qui se tend, une possibilité qui s’offre, une manière de voir le jour différemment.

Progressivement à mesure que notre vision change et que l’on positive, elle va nous amener sur notre propre voie. Mais encore faut-il vouloir sortir de sa souffrance, de sa tristesse pour qu’elle ne dure pas. La personne qui est morte poursuit sa destinée ailleurs, elle peut nous envoyer des signes, nos défunts sont avec nous, ils sont au-dessus de nous, ils sont en nous. Nous restons liés, nous le retrouverons après. Il ne faut donc pas passer sa vie à attendre ces signes ou comme certains le font courir chez tous les médiums pour communiquer avec tout le temps car on dérange tout le monde, il faut plutôt se centrer sur ce que l’on peut activer dans nos vies, les personnes que l’on va rencontrer, les nouvelles aventures qui vont se présenter, les créations, le travail avec les autres.

Il faut passer le reste de sa vie à vivre, à faire des choses concrètes pour soi pour autrui ici et maintenant, donner des coups de mains et être présent. Il faut prendre ses responsabilités et son chemin en main, ne pas passer à côté du rôle qui nous incombe.

Tant que nous sommes vivants il faut profiter de chaque instant et prendre conscience de notre chemin cela nous permet de nous recentrer sur l’essentiel est d’avancer en force de construction et d’avancement positif pour soi. La mort de l’autre est une invitation à un changement et peut devenir un accélérateur de notre évolution. Chaque deuil fait éclore des capacités nouvelles. S’éteindre ne fait pas parti de la logique. Les gens qui nous accompagnent sont les tuteurs de notre vie. Ils s’en vont pour nous permettre de grandir sans ce support et nous renforcer.

Quelles que soient les épreuves que nous traversons, il est donc important de ne pas se noyer et de réussir, à son rythme et en fonction de ce que nous sommes, à trouver le moyen de l’intégrer pour la transformer en force de construction et d’avancement positive pour soi.

Parce que nous avons tendance à désacraliser la vie et à ne penser qu’à nos problèmes du quotidien nous pensons qu’il est normal de vivre, nous oublions que vivre est formidable et que la vie est une sacrée aventure.

Source Patricia Darré «N’ayez pas peur de la vie» (P. 201 215)

Ses autres livres : Un souffle vers l’éternité ; Les lumières de l’invisible ; L’invisible et la science

Voir aussi deux livres -de médecins- qui donnent une approche positive de la mort :

Jean-Jacques Charbonnier " la mort expliquée aux enfants" édition G.Trédaniel

Olivier Chambon : "oser parler de la mort aux enfants" éditions G.Trédaniel

(Dans les deux cas, le mot "mort" aurait pu être remplacé par "vie" !)

 

et aussi, dernier en date : La conscience intuitive extra neuronale JJ Charbonnier